L’employabilité et le développement des compétences au sein du Mouvement des Centres d’amitié autochtones du Québec s’inscrit vers l’atteinte d’un mieux-être global pouvant conduire à l’intégration et au maintien socioprofessionnel ainsi que dans la valorisation de l’apport de la main d’œuvre autochtone au marché du travail québécois.
Une des principales raisons évoquées par les Autochtones pour expliquer leur arrivée dans les villes est le désir d’occuper un emploi (RCAAQ, 2009 ; Environics Institute, 2010). Les statistiques démontrent que la ville offre beaucoup plus d’opportunités en matière d’emploi. Les problématiques sociales et économiques représentent des barrières majeures au marché du travail. En effet, les principaux indicateurs du marché du travail démontrent que les autochtones sont moins susceptibles que les non autochtones handicapés d’occuper un emploi au Québec.
Il est primordial de véhiculer de l’information et de sensibiliser les entreprises aux réalités des Premières Nations afin de favoriser l’embauche et le maintien à l’emploi. Obtenir un emploi en milieu urbain pour les Autochtones s’accompagne de défis particuliers, car ils rencontrent de nombreux obstacles spécifiques : la discrimination raciale, l’absence d’un réseau social en milieu urbain, le niveau de maîtrise insuffisant du français ou de l’anglais, la méconnaissance des ressources communautaires institutionnelles, le manque d’expérience de travail significatif, un manque de fierté identitaire et de motivation et un manque de scolarisation.
Cadre d’orientation en employabilité et participation sociale
Stratégie ministérielle d’intégration professionnelles des Premières Nations et des Inuits : Plan d’action 2017-2022
C’est en 2015 que le Ministère amorce les travaux d’élaboration d’une stratégie aux inégalités en matière d’inclusion professionnelle chez les autochtones du Québec. C’est finalement en 2017 que l’élaboration de la stratégie se terminent et le gouvernement du Québec lance la première Stratégie ministérielle d’intégration professionnelle des Premières Nations et des Inuits. Elle favorise un meilleur arrimage entre les besoins et une meilleure participation au marché du travail des autochtones.
NOS ACTIONS
Le RCAAQ est impliqué au sein du Comité consultatif des Premières Nations et des Inuit relatif au marché du travail qui a pour mandat de formuler des avis et des propositions à la Commission des partenaires du marché du travail, au MTESS et à l’Agence Emploi-Québec, concernant les mesures et les services à rendre ou à développer pour encourager l’inclusion de la main d’œuvre autochtone sur le marché du travail. En 2013, le comité dépose un avis et émet une recommandation au Ministère qui suggère de développer une stratégie ministérielle d’insertion sociale et professionnelle pour les Premières Nations et les Inuits du Québec.
Programme Autochtone en milieu urbain : Mes forces, mes compétences
La collaboration entre le Regroupement des centres d’amitié autochtones du Québec (RCAAQ) et le Ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale (MTESS) dans la lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale auprès des jeunes autochtones a été officialisée en mai 2008 par le biais de Jeunes Autochtones en action. Au cours des 8 années suivantes, le RCAAQ a implanté et soutenu des initiatives Jeunes autochtones en action dans plusieurs villes.
Au cours de l’année 2017, le programme a connu une refonte pour l’adapter à la réalité terrain sous le nom de Jeunesse Autochtone : Mes forces, Mes compétences. Un programme qui s’inscrit dans le volet général de la mesure Projet de préparation à l’emploi (PPE) d’Emploi Québec. Ce programme a comme objectif de répondre aux besoins émergents sur le terrain en matière de développement des compétences pour favoriser l’employabilité des jeunes autochtones de 18 à 29 ans ayant des barrières à l’emploi avec la possibilité d’offrir un suivi à plus long terme.
Après 10 ans d’expériences dans un programme dédié à la jeunesse autochtone, les besoins démontrent que les adultes sont également confrontés à diverses problématiques sociales et économiques qui représentent des barrières majeures au marché du travail. Pour cette raison le programme a été revu pour élargir le groupe d’âge en devenant Autochtones en milieu urbain: Mes forces, Mes compétences. Un accompagnement personnalisé vers l’atteinte d’un mieux-être global pouvant conduire à l’intégration et au maintien socioprofessionnel est alors offert à tous. Ils peuvent donc bénéficier d’un accompagnement individuel visant le développement des compétences et des connaissances essentielles à la pleine participation au marché du travail, un retour aux études ou à la réalisation d’un projet qui les anime
PROJET NIKA
Le projet Nika est une initiative novatrice pour les autochtones ayant comme objectif de faciliter la collaboration et la solidarité entre les travailleurs autochtones et les employeurs québécois afin que chacun participe au développement économique et à la prospérité des Nations Autochtones et Québécoise.
Ce projet découle de la volonté des partenaires de trouver une solution à deux problématiques actuelles du marché de l’emploi au Québec soit la pénurie de main d’œuvre présente dans plusieurs régions de la province et la sous-représentation des travailleurs autochtones dans les entreprises.
Concrètement, Le projet NIKA vise à faciliter l’embauche et l’intégration de travailleurs autochtones au sein des entreprises québécoises dans quatre villes pilotes soit La Tuque, Roberval et Val d’Or. L’aspect novateur de l’initiative est que nous misons sur un accompagnement tout le long du processus, autant pour le travailleur que pour l’employeur, en offrant un service personnalisé et adapté à chaque situation.
En effet, la raison souvent soulevée lorsqu’il est question de recruter des membres des Premières Nations au sein des entreprises québécoises est que celles-ci ne savent pas comment s’y prendre ou n’ont pas les ressources nécessaires au sein de leur équipe pour élaborer une stratégie d’intégration. Avec le projet Nika ils auront une personne pour les guider et les accompagner à travers ce processus.
Pour ce faire, il leur suffit d’entrer en contact avec le Centre d’amitié autochtones de leur région pour avoir accès gratuitement à la personne ressource du projet NIKA, laquelle les aidera à mener leur démarche d’embauche avec succès. Dans un premier temps, cette ressource spécialisée va les aider à cibler leurs besoins de main d’œuvre. Parallèlement, elle va procéder à l’évaluation du profil de différents travailleurs candidats afin d’identifier les qualités et compétences de chacun. Ensuite elle sera en mesure de proposer à l’employeur des candidats répondant le plus possible aux critères identifiés. Une fois les candidats et les employeurs jumelés, cette ressource supervisera le processus d’intégration et offrira un accompagnement support aux deux parties.
Pour arriver à un tel résultat le projet NIKA se servira de plusieurs leviers tel que le processus de reconnaissance des acquis et des compétences (RAC) puisque dans plusieurs cas les autochtones ont des qualifications pertinentes pour occuper le marché de travail mais n’ont souvent aucun papier officiel délivré par le Ministère de l’Éducation. Il y a aussi les stages en milieu de travail jumelé avec un processus de RAC, les subventions salariales pour les employeurs et d’autres mesures qui pourrons contribuer à la réussite de ce projet.
Tous les autochtones désirant intégrer le marché du travail québécois sont admissibles pour participer au projet. Pour se faire, il suffit d’entrer en contact avec la ressource Nika d’un des Centres participants.
Les partenaires du projet sont le CPQ (Conseil du Patronat du Québec), le Ministère du travail de l’emploi et de la sécurité sociale du Québec (MTESS), AXTRA (Alliance des centres-conseils en emploi), le Regroupement des Centres d’amitié autochtones du Québec (RCAAQ), la Commission scolaire de la Jonquière et le Groupe ADL.
Contact
Stéphanie Fontaine-Dumais
Conseillère en employabilité et enrichissement des compétences
stephanie.fontaine@rcaaq.info Poste : 236